Suite aux événements du 7 au 11 janvier 2015:
Etre ou ne pas être Charlie fut un débat très houleux. Voici deux points de vue intéressants.
D'Henri-Jérôme Gagey : Si «être tous Charlie» c’est revendiquer le droit de tout critiquer, alors pour que vive «l’esprit de Charlie » il faut s’interdire d’en faire [de Charlie Hebdo] le nouveau Prophète qu’il serait blasphématoire de critiquer. Dans cet esprit, j’ose poser la question : la dérision tous azimuts qui ridiculise avec grossièreté les symboles que certains tiennent pour sacrés est-elle la meilleure école pour favoriser la tolérance, la civilité et le respect de l’autre?
D'Olivier Glaize :
Si dire "Je suis Charlie", c'est dire notre condamnation de cet attentat perpétré par des hommes aveuglés par une mauvaise interprétation du Coran et par la violence... alors oui, je suis Charlie.
Si dire "Je suis Charlie", c'est dire toute notre sympathie et notre peine aux familles endeuillées, alors oui, je suis Charlie.
Si dire "Je suis Charlie", c'est dire, je suis pour la liberté de la presse, alors oui, je suis Charlie.
Mais si dire "Je suis Charlie", c'est dire que je suis d'accord avec les journalistes de Charlie-Hebdo qui, dans le passé, ont utilisé leur art pour provoquer et se moquer de religions, comme de certains choix éthiques ou politiques, alors non: "Je ne suis pas Charlie". Plutôt qu'être "Charlie", je préfère être "citoyen": un citoyen qui a soif d'un monde où les hommes et les femmes apprendraient à vivre dans un climat de paix, de justice et aussi, de respect mutuel. Le frère qui pense autrement que moi, et qui me respecte, j'ai, moi aussi, à le respecter. Puissions-nous, là où nous sommes, participer à la construction de ce monde où l'on continuerait de dire vraiment ce que l'on pense (vive la liberté de la presse!) sans pour autant blesser celui avec lequel je ne suis pas d'accord.
Mes dernières pensées vont aux victimes de cet attentat et à leurs familles. Bonne réflexion personnelle.